.....Quel travail sur moi-même dois-je accomplir pour ne pas hurler ma désespérance de savoir impunie la bande qui a détruit en moi toute envie de créer hormi ces quelques mots dérisoires qui me laissent vide, au bord du néant et hypocritement détaché d'un mal qui me ronge en silence dans l'indifférence quasi totale. La gêne ressentie lorsqu'il m'arrive ( rarement )de rencontrer quelqu'un qui ne connait qu'un pan caricatural de ce qui fera - dans quelques mois seulement - trois ans de pantalonnades judiciaires inutiles et humiliantes. La somatisation est à son comble : tête vide ou douloureuse, sommeil d'artifice plein de lithanie obsédante, appétit et digestion au ralenti, muscles douloureux, dépendance absolue aux médicaments et ....matérielle, libido aux abonnés absents, psy attentif mais désarmé et pour tout dire inutile, de plus en plus distant de la chose politique malgré des dizaines d'années de passion, passion éteinte comme se sont éteintes mes aspirations et idées d'entreprendre, de rêver, de bouger, de regarder plus loin que le jour qui me voit aller d'un fauteuil à l'autre, épouvanté de devoir sortir, acheter quoi que ce soit avec de l'argent que je n'ai pas gagné par mon travail. Un téléphone muet, bloqué de devoir appeler quiconque pour raconter quoi, comment, pourquoi ? Cinq avocats plus incompétants les uns que les autres; aucun moyen d'avoir la moindre information complète, raisonnable; un flou qui déborde sur ma propre vision et qui me pousse à fermer les yeux, pas pour dormir mais pour ne pas voir mes mains, mes pieds, encore moins ma gueule. Tout ceci ne peut durer encore très longtemps; je le sent et le désire pour stopper une douleur continue et SURTOUT devoir me taire. N'avoir aucun autre but que d'oublier; il ne peut y avoir d'oubli ou bien il me faudrait un autre traitement de cheval, lobomotisateur, alcoolisé, éloigné de tout rappel. Si éloigné, que resterait-il de moi ? Ecrire est plaisant mais pas pour moi seul. Je ne suis pas adepte du journal intime, j'ai besoin de communiquer, d'échanger, de comprendre. Et comprendre ce qui m'arrive je n'y arrive plus.....Miracle une galerie me demande 6 peintures à partir de mes collages sans cernes noirs....