......Du temps du Surréalisme, vivant dans certains pays ,à contre-courant de l'atmosphère ambiante et pour y résister avant la tourmente de la guerre qui emporta tout sur son passage, quelques agitateurs honnis des pouvoirs arrivaient par je ne sais quel moyen à sortir de petits bulletins en quantités infinitésimales; cela au point qu'il est difficile si ce n'est impossible d'en retrouver la trace. Ecrits et manifestes de ces protagonistes disparurent avec leurs auteurs dans les bûchers de cette inquisition moderne. Je dis cela pour me convaincre qu'il n'est pas vain de continuer la chaîne du littérairement incorrecte dans un monde où heureusement on ne se débarasse plus physiquement de ses détracteurs mais où l'on a trouvé plus judicieux de les isoler, de les ignorer, de les pousser vers la sortie avant leur heure. Cela fait vingt ans que Romain Gary sortait de la sorte; attaché comme moi à sa mère ayant fuie la Lituanie ( pour moi c'est la Pologne )maudite pour les juifs, ils se retrouvèrent tout naturellement à Paris, capitale de la culture donc des solitudes et des illusions. Résistant, diplomate , amoureux des femmes et des livres, c'est dans son univers cosmopolite qu'il supporta coûte que coûte la bétise crasse de ses contemporains. Des chef-d'oeuvres lui apportèrent 2 Goncourt, un en son nom l'autre en utilisant un pseudo qu'il manipula avec son accord comme un marionnétiste de génie ; celui-ci, cousin éloigné, se prit à ce jeu dangereux et écrivit lui-même des lignes admirables en son véritable identité. L'avait-il choisi le sachant capable de celles-ci ou le talent se diffuse comme une maladie secrète ? La Jean Seberg " d'A bout de souffle " ne put supporter la proximité d'un tel géant et prit les devant en se suicidant de façon étrange. Gary perdait ainsi sa deuxième femme après sa mère. Bien qu'ils furent divorcés, elle habitait toujours dans le même immeuble que Romain. Là ne s'arrête pas l'histoire, la flamboyance, le drame; de la même trampe Roger Vaillant traîna à ses basques des fulgurances semblables bien que leurs flirts politiques les différenciaient l'un de l'autre. Mais qu'importe, reste le parfum constructeur et auto-destructeur qui enflament ce type d'homme. La volonté exprimée de Dominique de tenter l'écriture d'un polar me travaille aussi. J'ai révé d'elle , mélange de sexe et de violence au pays des mariachis; c'est sûrement l'écho d'une pub pour je ne sais quel produit où l'on voit Arielle Dombasle fanfreluchée parmi les danseuses du Crazy; je n'ai aucune sympathie pour B.H.L., ce coq imbu de sa petitesse ni pour elle bien qu'elle m'amuse plus, mais la panthère D. réveille le lion que je suis resté. Ma bonne éducation a laissé quelques traces et j'arrêterais là cet appel de la forêt où je me suis si souvent égaré..............