.....Quel zombie faut-il être pour écrire sur Camus en plein été lorsque le soleil et les cigales ont pris toutes leurs places ? Je ne peux m'empêcher de songer à ce que serais ce pays si Sartre ne s'était pas imposé face à ce fils d'Algérie qui n'a pas connu l'obligation de quitter cette terre qu'il aimait tant. Quel aurait été le tueur ,autre qu'une automobile ,qui se serait chargé de se débarrasser de cet homme gênant ? De quel bord la balle ou le couteau aurait fait le sale boulot ? Jamais il n'aurait accepté de capituler devant l'infâme honte que représente les accords dits d'Evian où le wagon de Montoire s'était retrouvé en pointillés au beau milieu des diplomates d'une operette sanglante. Près de cinquante ans plus tard l'enfant que j'étais jette un regard désabusé devant tant d'insouciance du camp béni de la bonne conscience . Les tyrans n'ont fait que prospérer sur cette terre d'Afrique protégés qu'ils furent par les illusions entretenues comme un feu ravageur. L'enfance du monde, à force de jouer avec les vertus , a fini par accoucher d'une mosaïque abstraite et irrésolue. Je me refuserai de regretter mes engagements mais continuer à les défendre sans tenir compte de leurs conséquences connues désormais par tous est la preuve d'une imbécilité consommée ; situation intenable parfois mais d'une logique attristante que je me dois de revendiquer; ce n'est pas parce que mes peintures s'entassent et trouvent difficilement des amateurs qu'elles n'auraient pas dû être réalisées . L'Histoire dite des révolutions est tragique par leurs réalisations .Plutard la lecture de Guevara ou de Mao semblera prémonitoire pour leur temps comme l'est aujourd'hui celle de Siddhârta mais je ne serais pas là pour profiter de cette revanche.......