....J'ai besoin d'amour dévorant, de caresses infinies, de doigts tordus par l'abandon et pourtant je suis allongé dans le noir le ventre en feu et l'âme en détresse; je me répète, je gaguaïse, j'aimerais trouver l'égal idéal impossible à dessiner par les contours, je perd un temps qui ne se représentera plus et j'espère ne pas me réveiller de l'anesthésie du 15 que j'attend comme une délivrance; ne vous moquez pas du lion à qui l'on a arraché les griffes et limer les crocs....Caroline a le courage,elle, d'aller se baigner , pas moi, ne racrochez pas à mon appel à l'indulgence, au sourire, au frôlement de peaux . Dans " L'amant " de Duras un passage a lieu dans une voiture et pour la première fois les deux mains des futurs amants se frôlent et un frisson électrise nos corps.je n'aime pourtant pas particulèrement cette auteure mais elle savait ici ou là trouver des mots qui s'enfoncent profondement dans certaines cuirasses affaiblies comme la mienne, si fine, si délicate malgré l'apparence trompeuse de la puissance. Dans un mois j'aurai cinquante neuf ans et plus toutes mes dents. Mais que le temps fut long pour comprendre la première lettre de mon alphabet!..........