.....Quel esprit attentif aux passions anciennes peut-il imaginer que, post-adolescents à peine dégrossis, nous glosions des heures entières sur la " baisse tandancielle du taux de profit " ou bien nous nous attelions avec le + grand sérieux, à partir d'enquètes serrées, à établir une " analyse de classes " ,condition sinéquanone à toute initiative révolutionnaire valable ? Ces 2 obsessions semblent relever aujourd'hui de la folie furieuse et pourtant..... seulement quelques dizaines d'années ( et de sérieuses déconvenues....) nous séparent de ces années nébuleuses et géniales où Amour, Utopie et Grosse Fatigue se mélangeaient en un cocktail ( Molotov ? ) de songes. Une accélération foudroyante de l'Histoire a répendu un malaise que nos corps encaissent douloureusement : bien que les statisticiens affirment le contraire, nos existences risquent d'être racourçies malgré les prévisions optimistes qu'ils avancent, en particulier pour ceux et celles qui auront REELLEMENT vécus ces temps de vibrations intenses et ne peuvent qu'être anesthésier par cette simulacre de vague " verte " qui vise UNIQUEMENT qu'à reconvertir dare-dare des économies développées paniquées par l'émergence ( toute aussi effrénée ) de continents hier assoupis. La mutation des consciences ,vieilies avant terme, à une ennième radicalité ne se fera que dans la douleur ou dans le mensonge; blasés et repus, nos contemporains englués dans le spectacle et la virtualité choisiront plutôt le deuxième cas de figure : le mensonge; ne sachant que choisir dans le supermarché de l'illusion, vieilles et jeunes pousses s'engagent dans une guerre sans merci pour RESTER ou ACCEDER au sommet d'une échelle sociale aux barreaux incertains. Les mots manquent déjà pour décrire ces champs de bataille new-look où seuls les fous tireront les marrons ( glacés ) du feu; et ce n'est pas de la température du climat détraqué qu'il faudra s'inquiéter mais du bouillonnement affolé du sang aux tempes de nos visages inquiets......