Au milieu des années 70 l'explosion incontrôlable de la consommation de masse - conséquence logique du progrès social - et le désir légitime du plus grand nombre de bénéficier de ses bienfaits ne pouvait cacher qu'elle s'accompagnait de pollutions, d'usure des sols fragiles, d'une rentabilité cherchant par le court terme des délocalisations inévitables. Je fus de ceux dont l'aspiration révolutionnaire n'occultait pas ces préoccupations alarmantes encore sous-étudiées, sous estimées au nom d'une "démocratisation" tous azimuts.
Une étrange internationale (sans chef d'orchestre clandestin!) se constitua autour de quelques revues confidentielles dont j'étais souvent l'imprimeur. Sans véritable organisation ni coordination c'était encore des très jeunes hommes qui se regroupaient, des jeunes étrangement expérimentés et préoccupés pour leurs âges. Nulle ressemblance avec ce courant qui n'apparaitra qu'une bonne quinzaine d'années plus tard et qui s'affubla du douteux vocable d'anti-mondialisation puis d'alter-mondialisation. Incroyable échouage pour d'anciens ou toujours....internationalistes ! Ce recyclage d'anciens tiers-mondistes naîfs (ou non) n'est que le nouvel avatard du vieil anti-occidentalisme recyclé dans un anti-américanisme ultra-médiatisé.
Nous, nous restions avant tout Citoyens du Monde, désireux de dépasser les vieux clivages. En un mot : des alternatifs tragiques que notre lien au réel obligeait à un certain optimisme : celui des batisseurs du possible.......