.....Je me souvient de mon grand-père Wasserman qui ne pouvait s'entourer que de rigolards qui racontaient jusqu'à plus soif des blagues juives que n'importe qui d'autre aurait considérer comme douteuses ou, pire, antisémites.Je viens d'avoir me mère qui , pour remonter le moral de sa cousine, lui en a concoctée un florilège dont j'ai pu en profiter quelques unes; le hic avec moi c'est que j'oublie instantanément les blagues. C'est tout un art de les récolter et de mettre le ton pour les raconter avec ,si possible, l'accent yiddish. Les aschkénazim ( tous ceux vivant de l'autre côté du Rhin ) sous leurs chapeaux et leurs caftans noir-corbeau ont le devoir de rire de (presque) tout et de danser; à New York, Miami ou leur quartier spécifique à Jérusalem la tradition perdure; c'est que l'étude des textes et commentaires est si dur et souvent terrible que les moments de fête ( nombreuses ) les hommes se laissent aller sobrement....avec un peu de vodka seulement ! Je ne porte pas le capélé, ne vais jamais à la synagogue, ne mange pas casher, alors je me ratrappe sur la vodka en pleurant sur mon indiscipline ! Je laisse le chauffage ouvert dans mon atelier alors que je ne suis plus d'attaque pour peindre; c'est un signe que je me donne pour croire que l'envie reviendra; le ciel de novembre est tel qu'au loin la mer est argentée comme une patinoire grande jusqu'à l'horizon; il est déjà 12h10 et je suis incapable de faire quoi que ce soit en dehors de la cuisine et ma toilette; la fatigue me gagne comme une fièvre salvatrice car qui sait ce que je serais capable de faire si elle ne me plaquait pas au sol pour un yoga très personnalisé; pour ne pas me détèriorer complètement ? Pour simuler une forme envolée avec l'âge et les épreuves? Dans une autre pièce Caroline trouve aussi ses méthodes pour ne pas sombrer corps et âme. Je retire " âme " car elle n'est pas croyante et moi si............