.....Je pourrai peut-être enfilé mon short et partir courir pour constater les dégats jusqu'au bout....mon atelier minuscule ne me voit plus que pour m'habiller et prendre ma dose de cachets; et je n'ai pas intérêt à réduire la quantité, l'insomnie et la folie me consumment alors avec délectation. Caroline a une énergie que je n'ai pas le droit d'entamer par des jérémiades ou des états d'âme trop visiblement désespérants; je m'alonge puis me relève faisant mine de m'occuper; je brasse du vent chaud qui ruisselle dans mon cou ( sans P ) . Des envies de mourir remontent de mon ventre que je m'empresse de recouvrir de souvenirs plus glorieux. Je me send sale et vieux, aurais-je pitié de me voir tel que je pense apparaître au premier venu ? J'ai fait trop de conneries et les ai étalé ( très difficile liaisons grammaticale ). Après guerre comment les surréalistes et autres lettristes dadaïsés ont pu reprendre leurs habitudes comme si rien ne s'était passé; encore aujourd'hui moi qui ne suis né qu'en 51 je me demande comment la vie a-t-elle pu reprendre son cour " normal ", spectacle, arts , écrits divers et canulars foireux avec en arrière fond fusillés, torturés, carbonnisés, violées, écorchés, suppliciés, lâchetés, trahisons, entourloupes, dénonciations, double, triple languages, planqués, trafics, vols, regards détournés, patriotisme de bazar, angoisses, rationnements, faim, soif, wagons à bestiaux, tatouages, inhumanité connue, reconnue, cachée, oubliée, effaçée, chants sanglants, discipline d'esclaves, fouet, crocs de chiens mordant les chairs, viscères au grand soleil, froid singlant, Kapos, combines, marché noir, blanc, couleur de merde. RIEN N'A CHANGE.............................