.....Comment se fait-il que très peu de gens proches ne soient pas fascinéses comme je le suis - depuis une rencontre hasardeuse - de René Char ? Est-ce sa rudesse apparente, son inclinaison naturelle à prendre comme comparaison aux choses humaines les éléments complexes qui nous entourent, ne rien cacher des contradictions des êtres, leur grandeur et leur bassesse ? Combien de fois ai-je ennuyé le plus petit auditoire par mon goût christique de la parabole, de tirer des pierres, du vent, des branches torturées affaires à gloser, joie ou peine s'en inspirant ? C'est une sorte d'hypertrophie des sens premiers qui habite " notre " genre commun d'homme capable de puiser dans un passé immémorial la source d'un avenir grandiose que l'on prend pour grandiloquant. Je ne me compare nullement à lui mais à la structure de ses cheminements archaïques hors du temps présent :les modes n'existent que pour remplir des cases vides . Résister, résister toujours émane de ce territoire qu'il connu de naissance, moi je l'ai expliqué déjà dans quelles circonstances; le moindre creux d'une colline arride sert d'abri, de refuge, de mythe futur que la graîne portée par le vent saura faire germer jusqu'au tronc; c'est sur ce tronc que nous graverons les marques d'un futur impitoyable......